MOÏSE KATUMBI ET SA « PAIX BELLIQUEUSE » (Décryptage)

Clair-obscur, stratégique ou coq-à-l’âne ? Il est difficile de décrypter clairement le talk-line (ligne de communication) de Moïse Katumbi sur la véritable orientation qu’il entend imprimer à son con combat politique après son retour au pays. Certes, l’homme s’est fait un crédo de la paix et la réconciliation dans les premières déclarations. « Je reviens pour la paix et la réconciliation dans notre pays », clamait-il sur son chemin de retour.

Cet avant-midi dans une conférence de presse à Lubumbashi, il a répété qu’il n’y avait pas de vague avec ses co-sociétaires de « Lamuka ». Il a aussi annoncé que « Lamuka » va bientôt rencontrer le Président Félix Tshisekedi et à l’occasion, il compte réconcilier celui-ci avec Fayulu. Mais pour Joseph Kabila, Katumbi a dit qu’il est son frère et qu’il n’a pas de problème avec lui.

Et pour ce qui pourrait être sa lutte politique, il a promis de mener une « opposition républicaine », mais « stricte ». En tous cas, il a rejeté toute idée d’une « opposition radicale », préférant surfer sur les plages de la critique et la proposition.

Autant souffle-t-il le froid, autant aussi il pompe du chaud dans son discours qui ne manque pas de soulever des vagues. A l’instar de cette annonce d’une rencontre de « Lamuka » avec le Chef de l’Etat que les autres sociétaires disent n’engager que lui. En tout cas, c’est ce que l’on peut retenir du MLC Jean- Jacques Mamba qui a déclaré que les sociétaires de la plate-forme doivent d’abord se réunir pour en parler. Côté Fayulu, l’on préfère encore réserver toute réaction.

Bref, Moïse Katumbi avance ses pions tantôt à pas feutrés, tantôt sans ménagement, dans sa conquête du leadership de l’opposition, ce qui, manifestement du goût des autres acteurs. Et c’est qui apporte de la belligérance dans sa posture pacifiste.

Quant à l’axe Katumbi-Tshisekedi ou Katumbi-Kabila, le discours empreint de plus d’aménité revêt également une certaine équivocité qui suscite de la réserve quant à ses vraies intentions. La plus grosse bourrasque, sur ce registre vient de la nouvelle parabole de Moïse Katumbi sur les deux conducteurs arc-boutés sur un même volant. L’allusion est clairement faite, d’une part, aux interrogations des occidentaux quant à savoir qui dirige réellement la RDC, et, d’autre part, à une certaine opinion selon laquelle Tshisekedi ne serait pas maître de son pouvoir qui serait encore sous l’emprise de Joseph Kabila.

Si, autour de Kabila, un tel discours n’apporte pas du nouveau dans l’opinion de Katumbi sur lui, il reste à savoir comment il a été accueilli autour de Fatshi et, partant, quelle suite on entend y réserver ici.

JEK

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